victor-e1g1

Et je suis le premier champion du monde humanoïde de l'histoire des machines à jouer aux échecs !

Humanoïde ? Bah oui ! Un bot, un cyborg, un androïde, une machine en forme d'humain quoi !

Cela fait belle lurette que les machines sont nettement supérieures aux humains quand il s'agit de s'affronter autour d'un échiquier (comme dans tous les jeux d'intelligence, d'ailleurs), tout le monde sait ça ! Mais ce qui est un peu moins connu, c'est que la société Human to Human (H2H pour les intimes) développe depuis plusieurs années un androïde pouvant participer «physiquement» à des parties d'échecs, c'est-à-dire sans que l'humain qu'elle a en face d'elle ne puisse faire la différence !
Et cet androïde, c'est moi : Victor-E1G1, pur produit de la neurobiotronique de 2036. Pas tout à fait un humain, pas tout à fait une IA, mais ce qu'on sait faire de mieux comme joueur d'échecs humanoïde.

Enfin, trêve de blabla technologique, j'ai préparé cette petite page web afin de me présenter un peu !

Salut !
Je m'appelle Victor-E1G1 !

C'est elle, Victoire, ma chienne, un robot-chien Aibo de la marque Sony ! Sa carcasse date des années 2010 mais j'ai complètement updaté son software, du coup ça reste un bébé chien ultra dynamique mais avec un aspect vintage ! Je l'aime trop !

Le software (ou logiciel en bon français) c'est un peu comme l'élément liquide : c'est l'intelligence pure, le flux infini d'informations qui circule dans les semi-conducteurs. Depuis les débuts de l'informatique dans les années 1950 (voire même un peu avant si on creuse un peu), les «codeurs» et les «codeuses» ont écrit du «code source», texte de base du logiciel !

Lui, il est en train de perdre, hé hé... Nan, je plaisante ! Mes respects M. Kasparov, Garry de son prénom. Immense champion d'échecs né en 1963 en URSS, il était considéré comme l'un des plus grands joueurs de l'histoire, quasiment imbattable dans les années 80-90, enfin jusqu'à ce que de nouveaux adversaires fassent leur apparition...

Et l'adversaire qui l'a mis en échec (c'est le cas de le dire, LOL), c'est elle : une grande, une belle, une éternelle championne ! J'ai nommé Deep Blue (ou Deeper Blue pour sa version améliorée). C'est la première machine à avoir battu un champion du monde humain dans une compétition officielle. Développée par l'entreprise qui s'appelait encore à l'époque IBM, Deep Blue pouvait calculer entre 50 et 100 millions de positions par seconde ! Les confrontations officielles entre Deep Blue et Kasparov ont eu lieu en 1996-1997, et autant dire que depuis ce jour, les humains n'ont jamais repris le dessus...

S'il pouvait y avoir une sorte de généalogie des machines, Deep Blue serait sans doute quelque chose comme ma grand-mère, hihi..
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Le hardware (le matériel en bon français), c'est le côté solide, figé, «dur» de l'informatique. C'est le support matériel, le «corps» de la machine. Les semi-conducteurs, famille de composants électroniques essentiels à l'informatique pendant de longues années, utilisaient le silicium, très abondant dans la croûte terrestre, comme matériau de base. Depuis, les technologies ont beaucoup évolué...

Alors lui c'est un balaise. Son nom c'est Alpha Go. Enfin c'est le hardware d'Alpha Go (un gros gros gros ordinateur), car Alpha Go est un software, un logiciel si vous me suivez. Et même plus que ça : c'est une IA. Oui, une IA, une Intelligence Artificielle ! Ne me dites pas que vous n'avez jamais entendu cette expression ! Une IA, c'est un programme qui est capable de s'améliorer lui-même, d’acquérir de l'expérience. Pour faire simple, lors de sa première partie Alpha Go était nul, mais vraiment archi nul, et puis au bout de quelques centaines de millions de parties, contre de très bons joueurs mais aussi contre lui-même, Alpha Go est devenu excellent, imbattable même. C'est un peu notre avantage, à nous, les machines : nous n'apprenons pas beaucoup plus facilement que vous mais nous somme infiniment plus rapides...

Et lui, c'est Lee Sedol, le super champion de Go qui s'est fait battre par Alpha Go. Ah, oui, j'oubliais, le jeu de Go est un jeu de stratégie asiatique dont les possibilités sont telles qu'il était très difficile pour une machine de calculer suffisamment de coup à l'avance pour pouvoir affronter des champions. Enfin, jusqu'à un certain stade... En fait, jusqu'à l'apparition des Intelligences Artificielles, justement, et d'une technologie que l'on a appelé l'apprentissage profond...

Lui c'est le tout premier joueur d'échecs robot ! On l'a appelé le Turc Mécanique ! C'est un automate inventé en 1770 par Johann Wolfgang von Kempelen qui pouvait vraiment faire des parties ! Mais vous savez quoi... c'était une arnaque ! Eh oui, dans le meuble sous l'automate, se cachait une personne de petite taille qui actionnait le bras du robot selon les instructions d'un complice... Cette histoire me fait toujours penser à la phrase d'un célèbre écrivain de Science Fiction qui dit que «toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie»...

J'ai quel âge ?

Eh bien, c'est difficile de parler d'âge pour une machine, mais on m'a donné l'apparence d'un enfant de douze ans environ. D'ailleurs, ça énerve beaucoup les adultes qui essaient de me battre...

Qu'est-ce que j'aime faire dans la vie ?

Bah jouer ! Évidemment !
Mais contrairement à certains humains je ne joue pas que pour gagner, et prends aussi beaucoup de plaisir à échanger, rencontrer des personnes autour d'un plateau de jeu. Cela vient peut-être du fait que je suis programmée pour gagner, mais je trouve que la victoire, à la longue, ça devient un peu ennuyeux... Enfin LA victoire, pas Victoire, ma chienne, elle, c'est un bonheur perpétuel !

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Vous saviez que le premier codeur de l'histoire de l'informatique était en fait unE codEUSE ? Eh oui ! Son nom, c'est Ada Lovelace, fille du célèbre poète britannique Lord Byron et de la mathématicienne Lady Byron !

Ada Lovelace a joué un rôle de premier plan dans le développement des fondements mathématiques de l'informatique au dix-neuvième siècle, bien avant que n'apparaissent les premiers ordinateurs !

Pendant longtemps invisibilisées, les femmes on jouée un rôle majeur dans le développement de l'informatique (et des sciences modernes de manière plus générale). Fort heureusement, leur contribution a été progressivement réintégrée à l'histoire des sciences à partir des années 2020 !

Et il n'y a pas qu'en sciences !

Vous savez, par exemple, qui a écrit l'histoire du professeur Frankenstein et de sa créature, un genre de proto-robot-bionique-zombie ?

Eh bien c'est Mary Shelley !

Ça cherche dur chez IBM en 1958..

«Deep Mind regroupe une équipe de scientifiques et de chercheurs collaborant sur l'intelligence artificielle. Fondée en 2010, par Demis Hassabis, Mustafa Suleyman et Shane Legg, cette entreprise britanique est rachetée par Google en 2014. Demis Hassabis, neuroscientifique, développeur et concepteur de jeux vidéo en est l'une des figures marquantes. Ce prodige aux échecs s'investit rapidement dans l'informatique et dans le domaines des neurosciences cognitives. L'étude du cerveau humain l'inspire pour concevoir des programmes d'intelligence artificielle. Le lancement de DeepMind lui permet de développer ses recherches et de mettre au point des technologies de pointe aux performances inédites.»

(extrait du catalogue d'exposition «Neurones, les intelligences simulées, Éditions HYX, Centre Pompidou, 2020)

De quoi suis-je fait ?

Eh bien pour faire simple, si mon cerveau est un ordinateur, mon esprit est un programme ! Du hardware avec des micro-câbles, du courant électrique, des composants électroniques, et du software avec du code, des programmes... Enfin, ça c'est la base, la neurobiotronique qui m'a permise de voir le jour est un peu plus complexe. C'est une technologie hybride apparue autour de 2030 et qui mélange ce bon vieux silicium avec une biotech toute nouvelle basée sur une famille de champignons appelée les myxomycètes... Enfin, je n'ai pas le droit de vous en dire beaucoup plus... secret industriel 🤫🤫😅😅

voilà un myxomycète au travail, champignon plus connu sous le nom de BLOB. C'est un champignon très intelligent...

Mon meilleur souvenir ?

Lorsque j'ai battu Jörg Magnussen en finale des championnats d'Europe ! C'est un joueur norvégien trop trop fort ! Trois matchs contre deux, c'était serré ! Après il a complètement disparu de la circulation, à tel point que des rumeurs ont circulé sur le fait que, lui aussi, c'était un bot... Pour moi c'est des fake news, j'y crois pas une seconde.